Anwar: Un ami, il ne raconte pas des histoires sur toi.
Coline: C’est quelqu’un en qui on a confiance.
Tina: C’est quelqu’un qui garde nos secrets. Qui ne les racontent pas à tout le monde.
Alexandre: C’est quelqu’un qui te soutient et qui t’aide ou te calme quand tu es en colère.
Coline: Il ne faut pas croire que tout le monde est ton meilleur ami. Certains font des histoires.
Alexandre: A l’IME, il y a des jeunes qui font des histoires et posent des problèmes et moi j’aimerais qu’ils soient plus souvent rappelés à l’ordre. Par exemple l’an dernier, un jeune s’est fait piquer sa cigarette électronique par un soit disant copain et ce soit disant copain accusait un innocent. C’est pas ça être un ami.
Monsieur Lançon: Des histoires comme celle-là ne sont pas présentes juste à l’IME. On les rencontre un peu partout en France dans tous les établissements scolaires (écoles, collèges, lycées…) et plus globalement dans la société en général. Mais est-ce que l’on peut s’entendre avec tout le monde au final ?
Tina: Non car avant je faisais confiance à quelqu’un et elle m’a trahie. Je ne sais pas ce qu’il lui a pris et ça m’a fait du mal quand elle a dit mon secret à tout le monde. Elle n’aurait pas aimé que je fasse ça pour elle mais je ne l’ai pas fait.
Alexandre: Il y a quelques personnes à qui je fais confiance mais pas tout le monde. De certains, je me méfie. Non, on ne peut pas s’entendre avec tout le monde.
Monsieur Lançon: Mais on est quand même obligé de vivre ensemble…Comment faire ?
Anwar: Moi, je ne sais pas car dans le bus il y en a qui raconte n’importe quoi sur moi et je n’ai plus envie de prendre le bus. J’ai envie de les frapper car je suis en colère.
Monsieur Lançon: Que ressens-tu ?
Anwar: Ca fait mal. C’est des choses stupides. Un jour, j’ai raconté un secret et il l’a dit à tout le monde dans le bus et du coup j’ai perdu confiance en lui. Ce n’est plus mon ami. Je ne lui parle plus. Ca m’a fait de la peine qu’il me trahisse.
Monsieur Lançon: Quels conseils pourrait-on donner à Anwar ?
Priscillia: Qu’il ne parle plus avec ce jeune et qu’il aille voir un adulte pour en parler.
Tina: Mettre des écouteurs pour l’ignorer et lui dire d’arrêter.
Coline: Qu’il prenne ses distances parce qu’il fait plein d’histoires.
Alexandre: Vite l’oublier et se tenir à l’écart pour éviter les problèmes.
Dorian: Il faut s’éloigner.
Anwar: Pour moi, la seule solution, c’est de ne plus prendre le bus.
Tina: Il faut te mettre devant vers le chauffeur pour éviter les ennuis.
Monsieur Lançon: Vivre ensemble, c’est pas facile. On a des expériences heureuses avec l’Autre mais aussi des expériences malheureuses qui nous font grandir. Toutes les expériences, bonnes ou mauvaises, nous permettent de gagner en expérience et nous font grandir pour notre vie future.
Coline: C’est dommage qu’il y ait des histoires quand même.
Monsieur Lançon: Ca serait quoi pour vous un monde idéal ?
Alexandre: Pour moi, ça serait un monde où il n’y a pas de gens qui te mènent la vie dure en te pourrissant ta vie ou tes projets.
Coline: Ca serait un monde sans embrouilles ou histoires et qu’on arrête.
Tina: Un monde sans histoires où l’on pourrait faire confiance, où l’on s’entendrait mieux entre nous car à force c’est pénible.
Johan: Ca serait un monde sans histoires.
Alexandre: Il faudrait interdire les histoires parce que ça fait mal à la tête.
Johan: Le problème, c’est que des fois, il y a des histoires entre deux personnes et au lieu de les régler entre eux, il y a toujours d’autres jeunes qui s’en mêlent et ça n’arrange rien. Ca aggrave la situation.
Tina: Il faut faire attention à ne pas s’isoler parce que quand on a des problèmes, on a tendance à se replier sur soi comme j’ai pu le vivre au collège.
Coline: Il faut rester avec les personnes avec qui on s’entend bien.
Alexandre: Moi aussi dans mon ancien collège, je m’isolais beaucoup. Pour éviter l’isolement, je restais avec des vrais amis en qui j’avais confiance.
Monsieur Lançon: Comment ça s’appelle quand on a quelqu’un qui vous embête tout le temps ?
Coline: Ca s’appelle du harcèlement.
Alexandre: Le harcèlement est sévèrement puni par la loi. Je l’ai appris dans mon ancienne ULIS avec une intervention de la gendarmerie.
Coline: Ca s’appelle du harcèlement moral.
Tina: Par exemple de se moquer ou insulter.
Priscillia: Ou de taper quelqu’un.
Johan: Obliger une personne à faire quelque chose alors qu’elle n’a pas envie.
Tina: Obliger quelqu’un contre son gré. Forcer quelqu’un ça s’appelle du harcèlement.
Alexandre: En cas de harcèlement, on peut porter plainte à la gendarmerie et mettre l’agresseur en garde à vue.
Monsieur Lançon: Comment faire pour éviter le harcèlement ?
Priscillia: Il faut en parler pour que ça s’arrête.
Johan: Non, il ne faut pas en parler car après on va te traiter de « poucave ».
Coline, Alexandre et Tina: Non pas d’accord parce que si on ne le dit pas, on ne s’en sort pas !
Monsieur Lançon: Qu’est ce qui peut se passer si on ne dit rien ?
Coline: On s’enfonce dans cette histoire et on ne peut plus en sortir.
Johan: Je pense que l’on peut s’en sortir par la violence.
Alexandre: Non parce qu’après, il faut en assumer les conséquences et avoir une sanction.
Anwar: Oui mais des fois, on a envie de frapper.
Tina: Oui, c’est normal mais il ne faut pas car ça se retourne ensuite contre nous.
Monsieur Lançon: En cas de harcèlement moral ou physique, il n’y a qu’une seule chose à faire: en parler. Plusieurs solutions existent. En parler à ses parents, à un professionnel à l’IME ou appeler le 3020 qui est le numéro national contre le harcèlement.
La classe Dinamo 2
La vidéo est trop bien faite, elle résume bien le problème.
Bonjour,
Vous avez vraiment de discussions intéressantes en classe. L’amitié est un sujet qui nous concerne tous, quelque soit notre âge. Vos échanges montrent aussi qu’on est plus intelligents à plusieurs quand on se parle et qu’on s’écoute, car les avis des uns et des autres se complètent et s’enrichissent.
Un commentaire pour Mr Lançon : l’Autre avec une majuscule est un concept de Jacques Lacan (qu’il nommait le grand Autre). Cela renvoie à l’altérité radicale en chacun d’autre nous, la partie de nous même qui nous reste inconnue, ce qui n’a rien à voir avec les « autres » que nous côtoyons au quotidien.
Mr Bajard